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EU ruthless with Greek pensioners, lenient with Ankara

Updated: Apr 16, 2021


Cette semaine, les pays de la zone Euro ont décidé de suspendre les mesures d'aménagement de la dette grecque décidées il y a peu, estimant que le gouvernement grec aurait dû les consulter avant d'annoncer une prime aux retraités les plus défavorisés. Quelle intransigeance! Quelle audace! Cette décision démontre malheureusement que l'UE s'éloigne de plus en plus des valeurs cardinales que l'Europe avait progressivement mis en avant depuis la fin de la deuxième guerre mondiale (la paix, la liberté, la démocratie, la prééminence du droit, le respect de la dignité humaine et des droits de l’Homme) afin de n'être plus qu'une entité économique d'inspiration libérale, non démocratique, et impitoyable envers les plus faibles (ici les retraités défavorisés). Car en effet, quel contraste avec l'indulgence dont cette même UE fait preuve avec le régime à la dérive du Président Erdogan. Ignorant le vote de l'instance la plus démocratique de l'UE (le Parlement européen), demandant non pas la fin mais la suspension des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE en raison de ces dérives autoritaires insupportables (n'en faisons pas ici la liste, elles sont bien connues), l'exécutif de l'UE a en effet décidé de maintenir en l'état ces négociations d'adhésion. Rien n'y fait. Les violations massives des droits humains ne justifient pas pour les gouvernements européens un quelconque changement de leur ligne de conduite par rapport à Ankara. La seule ligne rouge semble être l'éventuel rétablissement de la peine de mort par la Turquie. Là l'UE serait de toute façon obligée de réagir car ce rétablissement entrainerait de facto la sortie de la Turquie du Conseil de l'Europe.

Loin d'être le "wake up call" nécessaire pour une Europe elle-même à la dérive, le Brexit semble bien avoir été le prélude à un effondrement généralisé des valeurs dites européennes au coeur même de la "vieille Europe".


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